Apps métiers : Build, Buy ou No Code ?

15/9/2022
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Vous le savez pour l’avoir expérimenté, les applications métiers ont souvent le dernier rôle. À tel point que l’on ne s’attarde pas souvent sur leurs qualités et la manière de les mettre en place. Faut-il les construire soi-même from scratch, les acheter clé en main ou utiliser le No Code ? Comme vous allez le constater avec les participants de notre Product Advenced de rentrée, c’est encore un peu plus nuancé que cela. Pour le savoir, nous avons convié Maxime Champoux, Head of Product chez Qonto et Victor Billette de Villemeur, Product Manager chez L’Oréal. Deux visions d’entreprises très différentes qui éclairent cette problématique.

Sommaire

Quelle importance donne-t-on aux apps métiers ?


Les apps métiers n’ont pas l’attention qu’elles méritent alors qu’elles sont un élément essentiel de l’expérience collaborateur. La question du back office et des besoins de ces utilisateurs internes est le plus souvent (mais pas partout) mal vendue. Les raisons de ce manque sont liées au budget ou à la fausse croyance que les outils internes n’ont pas besoin d’un bon produit. 

Mais quand une entreprise veut justement changer les choses, une autre interrogation se pose : comment choisir son modèle ? Construire l’application From scratch, opter pour une solution qui répond déjà à des besoins, ou faire appel à un autre modèle : le No Code ?

Pour Maxime Champoux, Head of Product chez Qonto : « Le back office a toujours été la cinquième roue du carrosse en raison d’un biais du volume d’usage incomparable par rapport aux clients. Dans les contraintes business des nouvelles fonctionnalités, on a plus tendance à penser aux utilisateurs finaux et d’oublier au passage le confort d’usage des opérateurs et des agents qui se trouvent derrière. Si bien que les app métiers passent à la trappe… »

Victor Billette de Villemeur, Product Manager chez L’Oréal, explique quant à lui qu’il est « difficile de mesurer l’impact d’une app métier pour deux raisons : c’est un sujet RH sensible qui touche à la productivité. Ensuite, on ne parvient pas ou on n’a pas envie de le mesurer. Mais le but est toujours d’améliorer le temps sur une tâche, d’apporter une valeur ajoutée, bien qu’il soit difficile de le quantifier. Chez L’Oréal, je travaille avec des chimistes. Il faut donc avant tout calculer le Time to Market pour chaque formule ». 

L’empathie pour les équipes et la connaissance des problématiques


Malgré les obstacles ou les biais, les applications métiers ont trouvé leur place chez Qonto comme chez L’Oréal. Comme le constate Victor : « Cela demande de l’investissement, mais ce sont des échanges positifs et constructifs avec les équipes. De plus, c’est très gratifiant de mettre en place une app qui va changer leur quotidien au travail ». Pour définir sa démarche, le product manager a un mot en tête, l’empathie : « Car il faut penser avant tout au problème que rencontrent les métiers et pas à la solution ».

Maxime s’appuie sur un axe collaboratif aussi, il fait d’ailleurs partie de la culture Qonto basée sur l’amélioration continue et l’approche Kaizen : « C’est un travail d’équipe, tout le monde se retrouve dans la même salle, identifie les problèmes et les causes racines. Certaines petites modifications n’entrainent parfois aucun build, ou bien il suffit de modifier la formulation d’un mail client. Cela nécessite donc avant tout de la connaissance, une expertise ».

Des Use cases d’app métiers au cas par cas


Chez L’Oréal, l’équipe product doit notamment aider les départements à repérer les petites pousses parmi les nombreuses entreprises de cosmétique qui se lancent en permanence : « Pour les Sales, nous avons récupéré des bases de données, regardé les insights et fait ressortir des marques intéressantes pour la stratégie. Au départ, c’était sur un Excel basique afin d’enclencher une boucle rapide ».

Maxime garde le souvenir d’une marketplace dédiée à l’intégration des partenaires : « Nous sommes d’abord partis sur un build intégration Qonto/Slack de 3 mois, avec 6 à 7 personnes, soit une grosse équipe mobilisée. Les premiers retours étaient bons mais beaucoup nous ont dit qu’il manquait des fonctionnalités. Cela refroidit un peu étant donné le temps passé sur la construction. Nous avons alors fait appel au « dieu du no code », Shubham Sharma et nous avons pu passer sur un SaaS façon IFTTT (en fonction d’une action sur Qonto, une autre se produit sur l’outil partenaire, etc.) »

Qonto a aussi songé à lancer son propre langage no-code low-code comme le fait Payfit, mais a préféré un moteur No Code : « 3 makers – que j’appelle des ingénieurs tech avec un langage no-code - fabriquent les intégrations et un PM les accompagne ». Finalement, Qonto construit ses propres intégrations aujourd’hui sur une application No Code que l’entreprise a achetée. « Cet outil et les process Qonto ont permis de réduire fortement le temps dédié, passant de 3 mois à 1 mois ». 


Le choix build, buy ou No Code s’impose vite pour les apps métiers


L’un et l’autre en arrivent à la même conclusion : la question n’est pas de choisir en amont quelle est la meilleure solution parmi les trois (ou un mix). C’est avant tout le problème qui va le déterminer pour savoir sur quoi mettre l’effort en fonction de la spécificité des métiers, à qui s’adresse le système et qui va le maintenir. 

Pour finir, les conseils à retenir de Victor et Maxime


Victor :

  • Un produit c’est large, partez avant tout du problème
  • Pensez que les métiers sont de vrais utilisateurs 
  • Dites-vous que c’est très enrichissant humainement


Maxime :

  • Enlevez le No Code du problème : la question est de savoir s’il faut acheter, ou construire un système et qui va le maintenir, à voir ensuite s’il sera No Code ou pas.
  • Il y a une autre voie avant : la connaissance, l’expertise pour prendre la bonne décision et savoir s’il n’y aurait pas d’autres solutions.

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